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C'est celui qui dit qui l'est ! [Shara Morghun] The Song of Ravens :: Les contrées de Balaïa :: Baronnie Svanjold :: Erskan | |
Shara Morghun ▲ MESSAGES : 137 ▲ POINTS D'INFLUENCE : 293 ▲ ÂGE : 42 ans ▲ RACE : Humaine ▲ STATUT SOCIAL : Noble ▲ LIEU : Gresse la plupart du temps, Orytte et parfois la Cour ▲ METIER OU OCCUPATION : Baronne ▲ ALLEGEANCE : La Couronne ▲ AVATAR & CREDITS : Lena Headey (Mina-Ligeia)
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| Re: C'est celui qui dit qui l'est ! [Shara Morghun] 10/12/2017, 20:56 Shara n’en menait pas large malgré le courage dont elle avait fait preuve en se défendant. Le temps était venu de fuir. Les araignées n’étaient pas heureuses. Leurs crochets tintaient avec férocité. Les aventuriers ne restèrent pas pour tailler la causette et s’enfuir sans demander leur rester. Renard menait la marche, en courrant aussi vite que possible, écartant les fils de soie, s’activant à ne pas se perdre dans les couloirs de la mine. Shara le suivait sans protester. Devant eux une intersection se dressa soudain face à eux. La jeune demoiselle n’avait absolument aucune idée de la direction d’où ils étaient venus. Renard l’entraina vers la gauche. Le couloir était sombre comme le reste de la mine et leur torche à la flamme déjà chancelante ne tiendrait pas longtemps. Derrière eux le son des araignées semblait s’atténuer, les avaient-ils distancées? Ils reprirent leurs souffles. Ralentissant, ils tournèrent la tête pour observer l’endroit d’où ils venaient. Ils attendirent un moment sans rien dire. - Est-ce que tu crois qu’on les a semées? Shara s’était mise à murmurer dans le silence du couloir. Reculant à pas feutrés, les aventuriers essayaient d’évaluer la situation. Ils n’avaient pas les yeux des araignées. L’obscurité n’était pas à leur avantage. Comme plus rien ne semblait se mouvoir, ils décidèrent de faire demi-tour et continuer dans la direction qu’ils avaient pris d’abord. Ils marchaient vite mais ne courraient plus, presque comme si courir allait ramener les araignées. Ils avançaient lorsque soudain un craquement retentit au fond du couloir. Ils s’immobilisèrent aussitôt et attendirent. Une patte s’esquissa dans l’ombre. Shara ne put retenir un cri en voyant l’un des monstres les prendre à revers et s’approcher d’eux à pas feutrés. Les aventuriers ne perdirent pas de temps et rebroussèrent chemin. Courant à perdre haleine, ils foncèrent dans les galeries. À force de tourner, ils trouvèrent finalement la sortie et s’y précipitèrent, et rejoignirent l’air frais, laissant les monstres derrière. Il leur fallut un moment pour atteindre le village, où ils s’arrêtèrent de courir, et s’installèrent aux abords d’une épicerie, pour contempler l’artefact qu’ils avaient ramené. - Ça doit valoir une sacrée somme! Tu vas pouvoir avoir de l’argent pour voyager! Combien tu crois que ca peut valoir? Shara avait un large sourire sur son visage. Elle avait de jolies choses chez elle, mais ça c’était réellement une oeuvre spéciale. Depuis que les nains avaient disparu, tout leur artisanat avait fané. Ne subsistaient que de rares créations, et ils en avaient une! A Erksan il y avait un endroit où ils pourraient le vendre à un antiquaire ambulant. Celui-ci s’installait très tôt le matin sur l’une des places de la ville. L’aube se levait à peine d’ailleurs. Leur aventure avait duré toute la nuit et Shara devait revenir chez elle avant qu’on ne remarque sa disparition. Il allait leur falloir faire vite. Alors ils se rendirent sans tarder à l’endroit sur l’esplanade où les antiquaires s’installaient. Celui qui les intéressait était déjà en train d’installer son étal. - Monsieur? La voix de Shara fit se retourner l'antiquaire, qui n’avait pas l’air très aimable. Il les regardait, les yeux plissés, et les lèvres serrées, sans rien dire. - Est-ce que vous achetez des artefacts? L'antiquaire fronça les sourcils. - Je n’ai pas de temps pour vos jeux les enfants. - Mais on ne ment pas, on a vraiment quelque chose à vendre! - J’ai dit que je n’ai pas le temps! - Et ça alors c’est des mensonges peut-être? Shara avait la voix colérique, celle des mauvais jours, dont Ren avait déjà été témoin, et s’empara du bol que tenait son coéquipier. Elle le fourra aussitôt sous le nez du marchand et resta plantée là à lui montrer. Il ouvrit des yeux ronds comme des billes, mais lorsqu’il tenta de lui prendre le bol, elle le mit hors de sa portée. - Dites nous combien vous en voulez! L’homme avait un regard méfiant. - Qui êtes-vous? - Ce ne sont pas vos affaires. - À qui avez-vous volé cela? - Personne! La noble était soudain outrée qu’on puisse penser cela d’elle. Si Renard n’intervenait pas vite, cela n’allait pas tourner en leur faveur. Il était plus tranquille qu’elle. Il saurait sans doute quoi dire. | | | Re: C'est celui qui dit qui l'est ! [Shara Morghun] 11/12/2017, 23:25 - "Est-ce que tu crois qu’on les a semées ?" Demanda Shara, le souffle haletant après leur course effrénée dans les dédales sombres. - "J'en sais fichtre rien... J'espère, en tout cas !" Répondit Ren qui lui aussi avait les poumons en feu. D'un geste rapide, il tâta la besace dans laquelle il avait mis l'artefact, juste pour s'assurer qu'il y était encore. C'aurait été trop dommage de le perdre pendant la course, après tout le mal que les deux enfants s'étaient donné...
Dans l'expectative, les deux enfants laissèrent s'écouler une ou deux minutes de silence. Sans se le dire, il souhaitaient tout deux la même chose : que le troupeau d'araignées furieuse aie battu en retraite. Mais bien sûr, il n'en fut rien, et les gosses sentirent leur coeur se serrer lorsqu'ils virent une patte poilue apparaître au coin du tunnel. Shara poussa un cri qui fait sursauter le garçon presque autant que le membre arachnéide, et Ren hurla lui aussi, presque par reflexe. Les deux aventuriers reprirent aussitôt leur course sans se poser plus de question. L'instinct de survie avait repris le dessus, et tout deux ne voulaient absolument pas finir leur courte vie dans un cocon gluant dans un garde-manger sombre et froid, jusqu'à ce qu'une des araignées ne décide de planter ses crochets dans leur chair pour y injecter un venin qui les liquefieraient de l'intérieur afin qu'elle puisse les transformer en outres vivantes ! Quelle horreur !!
Leur échappée sembla interminable, et Ren sentit à un moment qu'il allait tout bonnement s'effondrer d'épuisement, ou bien que ses poumons allaient exploser d'épuisement d'un moment à l'autre. Mais, Ô joie, ils virent enfin un point de lumière au loin qui grandissait à mesure qu'ils couraient. Ils se précipitèrent à l'extérieur, et un air frais et empli de senteurs boisées remplaça la moiteur de l'air vicié de la vieille mine abandonnée. Ils ne s'arreterent pas pour autant, et n'accordèrent aucun regard en arrière afin de vérifier si oui ou non les araignées les suivaient encore. Les deux enfants ralentirent lorsqu'ils atteignirent enfin les abords du village, puis s'arreterent complètement lorsqu'ils furent proche d'une épicerie. Rend se laissa tomber au sol et s'assit dos au mur, le torse se soulevant et s'abaissant au rythme d'une respiration haletante. Il ferma les yeux et déglutit, appréciant l'air qui venait rafraichir son visage brûlant. Il avait soif, si soif qu'il aurait été prêt à boire l'eau d'une flaque, s'il y en avait une. Après s'être accordé une petite minute de repos bien mérité, le vagabond et la baronne se tournèrent face à face et Ren sortit l'artefact de sa besace. Tout deux le contemplèrent un moment, et Shara fut la première à briser le silence : - "Ça doit valoir une sacrée somme ! Tu vas pouvoir avoir de l’argent pour voyager ! Combien tu crois que ça peut valoir ? - Pfft ! Bonne question !" Siffla Ren qui faisait tourner le bol entre ses mains. "Ca à l'air d'être de l'or, du vrai, rien que ça, ça doit déjà rapporter gros... Non ?" Ren n'était sûr de rien. Comme tous les enfants, il n'avait qu'une connaissance limitée de la valeur des choses et des règles qui régissaient le monde mystérieux du commerce. Certes, ses parents tanneurs avaient été, somme toute, des commerçants eux aussi, mais Ren avait rarement eu à s'occuper des affaires de la boutique familiale et s'était contenté de travailler les peaux et les cuirs. En tant qu'Erskane de souche, Shara put décider de leur prochain objectif : trouver l'antiquaire ambulant qui trainait souvent ses bottes sur les places de la ville. Les deux enfants se mirent en route alors que l'aube naissait et que les rues reprenaient lentement des couleurs.
Une fois arrivée sur l'esplanade, Shara, suivie par Ren, trotta vers un étal et interpella le marchand. La discussion s'envenima, tant par la faute de la baronne et de son caractère bien trempé, que par la faute du marchand qui semblait peu enclin à croire que deux morveux aie quelque chose d'intéressant à vendre. Pour mettre fin aux doutes du commerçant, Shara attrapa le bol des mains de Ren et le montra à l'homme qui se tût aussitôt et sembla soudainement plus sérieux. - "Dites nous combien vous en voulez !" Insista la fillette. - "Qui êtes-vous ? - Ce ne sont pas vos affaires. - À qui avez-vous volé cela ?" Demanda le marchand dont la méfiance grandissait. - "Personne !" Tempêta Shara, offusquée par la précédente accusation. - "On l'a trouvé tout seuls, dans une grotte !" Renchérit Ren qui commençait lui aussi à en avoir assez. Cet homme ne pouvait-il simplement pas acheter l'artefact sans poser de questions débiles ? Bien sûr, le garçon ne pensait pas que la prudence du marchand était justifiée, et l'idée qu'on pouvait éventuellement avoir des ennuis lorsqu'on refourguait des marchandises volées ne l'effleurait pas. "Si vous en voulez pas, on pourra toujours le vendre à quelqu'un d'autre, de toutes façons ! Vous êtes pas le seul antiquaire en ville !" La remarque fit mouche, et le commerçant sembla se raviser : - "Non, non, attendez. On devrait pouvoir faire affaire. Et si je vous en donnait dix pièces d'or ? - ... Nan, quinze !!" Fit Ren, posant ses poings sur ses hanches et bombant le torse. - D'accord pour quinze."
Ren tendit sa main tremblante et vit les quinze jolies pièces s'y glisser en tintant joyeusement. Ca semblait trop beau, il n'avait jamais eu autant d'argent en poche ! Bien sûr, Shara et lui ignoraient complètement qu'ils venaient de se faire avoir et que l'artefact valait en réalité bien plus. Ren aurait dû se douter que quelque chose était louche lorsque le marchand n'avait pas chercher à marchander plus que ça, trop heureux de ne donner aux enfants qu'un dixième de ce que le bol valait vraiment... Une fois plus grands, peut-être s'en rendraient-ils compte ? Mais qu'importe : en cet instant présent, Ren se trouvait très riche !
Le vagabond et la baronne s'éloignèrent, le sourire aux lèvres. Leur palpitante aventure avait porté ses fruits, et Ren avait maintenant des finances confortables pour la suite de son voyage. Mais bien entendu, il ne comptait pas tout garder, cela aurait été injuste !! Shara avait montré tout autant de bravoure que lui, et elle avait été une comparse d'aventure plus qu'honorable. Des quinze pièces, il en prit huit qu'il fourra dans les mains de la baronnette sans lui laisser le temps de l'en empêcher : - "Tiens, c'est ta part."
Shara était d'une famille noble et n'était pas dans le besoin, mais qu'importe : ce n'était pas une question de qui était le plus dans le besoin ou non. C'était simplement une question de justice et d'équité. Tout travail méritait salaire, et Shara avait grandement mérité le sien.
| | Shara Morghun ▲ MESSAGES : 137 ▲ POINTS D'INFLUENCE : 293 ▲ ÂGE : 42 ans ▲ RACE : Humaine ▲ STATUT SOCIAL : Noble ▲ LIEU : Gresse la plupart du temps, Orytte et parfois la Cour ▲ METIER OU OCCUPATION : Baronne ▲ ALLEGEANCE : La Couronne ▲ AVATAR & CREDITS : Lena Headey (Mina-Ligeia)
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| Re: C'est celui qui dit qui l'est ! [Shara Morghun] 16/12/2017, 22:51 Le marchand n’avait pas eu à faire trop d’efforts pour les embobiner. Le manque d’expérience des aventuriers et l’absence de scrupule de l’antiquaire eurent raison de la justesse du troc. Quinze pièces au lieu de cent. Il n’en restait pas que pour les enfants, c’était toute une somme, et ce, même pour Shara, qui malgré son rang de noble, n’avait jamais eu réellement d’argent à elle et par conséquent ignorait le prix de ce qu’elle possédait. Ils étaient très contents malgré tout. Leur aventure était couronnée de succès. Ils avaient eu ce qu’ils voulaient, l’exaltation d’une escapade vers le danger et la gloire au retour, sous la forme de quinze pièces, dont quelques unes tombèrent dans les mains de la jeune fille alors que Renard s’offrait généreusement à partager. - Non! s’écria Shara en secouant la tête. L’argent est à toi! Elle essaya tant bien que mal de lui remettre l’argent dans ses mains à lui, mais le petit garçon refusait. Elle avait participé à l’aventure elle aussi, elle avait le droit à sa part! - C’est vraiment pour toi! Shara insistait comme la bonne petite tête de mule qu’elle était. - Garde les! La ténacité de la demoiselle allait avoir raison de la générosité de son coéquipier. - On avait dit qu'on allait à la mine pour toi, moi j'en ai déjà! Et elle remit de force dans le creux de sa paume les pièces gagnées. Il était temps de rentrer. Les dernières heures avant le lever du soleil ne leur laissaient pas tellement de temps, tout juste celui de dormir quelques heures. Les deux enfants se mirent en marche et rejoignirent la demeure de la jeune noble. Les discussions qui fusaient entre les deux aventuriers étaient animées tandis qu'ils marchaient dans les rues vides. Ils se remémoraient l'aventure, parlaient des araignées, de leur taille, se congratulaient mutuellement sur comment ils leur avaient échappé. Les détails de l'épopée étaient rappelés, sans doute avec des exagérations, qui ne faisaient qu'embellir les récit, mais qui leur plaisaient. Le silence se fit aux abords de la riche maison de Shara, et de nouveau comme le jour précédent, ils escaladèrent le mur, s'engouffrèrent par le trou qui menait au bâtiment qui menait à la cour. Il ne fut pas difficile pour eux de se glisser à nouveau dans la demeure et d'éviter les gardes, avant de finalement rejoindre la chambre de la petite fille. Shara s'était assise sur le lit et essayait de réfléchir. - Il ne nous reste pas trop de temps pour dormir avant que tout le monde ne se réveille, mais il faut encore passer à la cuisine, il faudrait que tu puisse partir avec des provisions, et puis je sais pas. Elle regarda le garçon avec un sourcil interrogateur arqué dans sa direction. - Est-ce que tu penses à autre chose? D'un geste du doigt, elle dégrafa sa cape, qui tomba mollement sur le lit. Laissant Renard réfléchir à ce qu'il voulait pour continuer son voyage, elle se leva pour se promener dans la chambre. Elle rangea ses affaires. Il ne fallait pas laisser trop trainer de choses qui pourraient indiquer aux domestiques qu'elle était encore sortie dehors. Elle ne disait pas grand chose. Elle était un peu triste, parce que l'aventure se terminait, et que ca voulait dire que Renard s'en irait bientôt, et qu'elle resterait seule. - C'était vraiment une super aventure. Elle avait dit cela avec une voix tristounette qui ne dissimulait pas la désillusion. - Est-ce que tu es sûr que tu ne veux pas rester? | | | Re: C'est celui qui dit qui l'est ! [Shara Morghun] 19/12/2017, 19:51 Ren protesta et tenta de refourguer à nouveau les pièces dans la main de sa comparse d'aventure, mais il se doutais bien qu'elle ne le laisserait pas faire. Bah ! Tant pis pour elle, tant mieux pour lui : il avait par conséquent des finances plus que confortables pour la suite de son épopée. Souhaitant grappiller quelques heures de sommeil avant le départ de Ren, les deux enfants se dirigèrent vers la demeure de Shara et, toujours aussi prudemment et discrètement, regagnèrent la chambre de la baronnette. Cette dernière s'assit sur le lit et, pensant tout haut, donna quelques consignes à son nouvel ami : - "Il ne nous reste pas trop de temps pour dormir avant que tout le monde ne se réveille, mais il faut encore passer à la cuisine, il faudrait que tu puisse partir avec des provisions, et puis je sais pas. Est-ce que tu penses à autre chose? - Nan..." Fit Ren, la voix ensommeillée alors qu'il se frottait les yeux. "J'ai de l'argent, j'ai une arme, et on ira chercher des provisions. Tout ce qui me manque maintenant, c'est du repos. Notre aventure dans les mines m'a usé, j'en peux plus !" Fourbu de fatigue, il se laissa tomber sur le lit moelleux et grogna de satisfaction. C'était sans doute le dernier sommeil qu'il aurait dans une couche confortable, il fallait qu'il en profite. A partir de demain, il retrouverait les matelas de fortune, les ballots de pailles, la mousse des bois, et qui sait pour combien de temps encore...
Le garçon avait fermé les yeux et laissait déjà le sommeil l'envahir, mais Shara restait en position assise, ses yeux brillants dans la lueur de l'aube. Lorsqu'elle s'adressa à Ren, sa voix tremblait un peu : - "C'était vraiment une super aventure... Est-ce que tu es sûr que tu ne veux pas rester ? - Désolé, c'est pas que je veux pas, c'est que je peux pas." Répondit Ren, qui avait rouvert les yeux et avait tourné sa tête vers son amie. "Je te trouve trop bien. Pour une fille. T'es petite, mais t'es grande dans la tête, en fait. T'as plein d'idées, et pis t'as été vraiment courageuse. Je trouve aussi qu'on a eu une aventure géniale, et j'aimerai bien en avoir d'autres... Mais j'peux pas, faut que je parte, faut que je réalise mon rêve. Ca va me prendre du temps, j'en suis sûr, je peux pas me permettre de trop flâner. Mais tu sais quoi..." Ren se redressa lui aussi, et s'assit en regardant Shara dans les yeux. "La vie est marrante, des fois, et le monde est pas si grand. On se reverra. Je suis peut-être un pauvre fils de marchands, mais toi t'es une baronne, tu passeras pas inaperçue. Donc si plus tard je veux te retrouver... J'aurais qu'à demander aux gens : « où c'est, le château de la baronne qui parle fort, qu'est vilaine, qui ment, et qui s'habille comme les hommes ?? », et tout le monde saura de qui je parle !" Ren pouffa et éclata de rire alors que Shara, qui tentait de dissimuler son sourire aussi, le tapa avec son oreiller en lui disant qu'il était bien bête ! Finalement, les deux trublions s'endormirent et eurent tous deux de jolis rêves d'aventure où ils triomphaient d'araignées qui avaient une taille gigantesque.
Après quelques heures, Shara secoua Ren, qui grommela, protesta, et réclama encore quelques minutes de sommeil. Encore une fois, un oreiller s'abattit sur la tête du garçon pour le forcer à se lever, ce qu'il fit en boudant un peu. Les enfants prirent ensuite la direction de la cuisine, évitant avec soin les éventuelles allées-venues des domestiques. Ils subtilisèrent quelques provisions qu'ils fourrèrent dans la besace de Ren et firent à nouveau le mur pour quitter la demeure. Un silence pesant s'installa entre eux alors qu'ils arpentaient les rues pour se rendre aux portes de la ville. Il savaient tous deux que l'heure des adieux étaient proches, et ils n'en avait aucune envie. Une fois qu'ils furent arrivés, Ren leva la tête pour regarder la grande arcade surmontée des armoiries de la baronnie d'Erskan. Il se tourna ensuite vers Shara, emmitouflée dans sa cape de voyage, sa capuche relevée afin qu'aucun passant ne la reconnaisse et s'interroge de sa présence dans les rues sans chaperon.
- "Bon, eh bien... Euh..." Bredouilla Ren, ne sachant pas comment rendre ce moment moins pénible. "Je sais pas comment dire au revoir aux baronnes, donc j'vais dire au revoir à une amie !"
Et, sans ajouter quelque mot que ce soit car ç'aurait été superflu, il attrapa Shara et la serra dans ses bras, comme il aurait pu le faire avec sa petite soeur. Il ferma les yeux, ses paupières s'ecrasant l'une contre l'autre alors qu'il essayait de retenir quelques larmes. Ses machoires se serrerent un peu, toujours dans l'espoir de s'empêcher de pleurer.
Oui, décidemment, c'était parfois dur de dire au revoir...
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