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MessageYou shall adress me as... ▲ Les convenances dans le royaume You shall adress me as... ▲ Les convenances dans le royaume  Empty11/3/2018, 19:00

Les Convenances
L'art et la manière




Les convenances sont parfois difficilement appréhendables quand on n’a pas eu la chance, comme nos personnages de haut rang, de bénéficier d’un enseignement adéquat. Voici donc un petit guide pour mieux s’y retrouver, et éviter de commettre des impairs en RP par simple ignorance.
Remarque : il est question dans ces emplois de montrer son respect aux personnes à qui l’on parle. Cette notion est vécue différemment selon les personnes, le contexte de la conversation et leur susceptibilité individuelle. Vous tomberez parfois sur des personnes de très haut rang capables de pardonner facilement une mauvaise maîtrise de ces codes, quand d’autres peut-être moins importantes prendront votre faute pour un manque de respect assumé ou la marque d’un fâcheux manque d’éducation.

▲ Les appellations
Il y en a plusieurs et elles fonctionnent différemment selon le rang social de celui qui les emploie. Notez qu’à l’écrit, les titres s’écrivent toujours avec une majuscule lorsqu’ils sont employés comme épithètes. On parlera dans une conversation usuelle de « la reine Élise », mais pour annoncer celle-ci ou pour s’adresser à elle, on dira « sa Grâce la Reine Élise » ou « votre Grâce ».

ᚕ La noblesse : Sa Grande Majesté, sa Grâce : s’utilise pour désigner la personne royale. En s’adressant directement à elle ou lui, on dira « votre Grâce » ou « ma Reine/mon Roi ».
La personne royale n’a pas de supérieur, si bien que tout le monde doit utiliser ces qualificatifs, à l’exception de sa famille directe (parents, oncles, tantes, frères, sœurs, cousins, cousines). Le vouvoiement est de rigueur en tout temps avec la personne royale, le tutoiement étant sa prérogative, en raison du caractère nécessairement hors d’atteinte de sa position, qui doit être maintenu. Tutoyer un membre de la famille royale en public est considéré comme extrêmement grossier. On appelle les autres membres de la lignée royale « sa/votre Majesté » suivi de leur position (« sa Majesté la reine-mère », par exemple) ou de rien du tout (« votre Majesté », lorsque l’on parle à la reine-mère).

Sa Majesté, son Altesse (le baron/la baronne), votre Majesté, votre Altesse, votre Seigneurie (plus rare) : titre transmis de parent à enfant pour les tenants et héritiers du trône des baronnies. S’emploie par les personnes de rang inférieur aux barons, pour désigner ceux-ci et leurs enfants. Si les parents des barons et baronnes sont toujours vivants bien qu’ayant cédé leur trône, on le désigne toujours par ce titre.

Sire/Dame + nom de famille : s’emploie par les personnes de rang égal ou supérieur aux barons chefs de leur noble maison. Par exemple, Sire Svanjold est employé pour Aodhan Svanjold, mais pas pour son fils Marius, qui n’est pas le chef de cette maison. Dame Morghun est employé pour Shara Morghun, mais pas pour sa fille Serena. Dame Ravran est employé pour Harleen, mais pas pour sa petite sœur Mérit. Cela compte donc également pour les barons et baronnes régnant sur leur région, bien qu’ils n’aient pas d’enfants.

Sire/Dame + prénom : désigne les enfants des barons et baronnes, mais aussi les enfants des autres nobles de rang inférieur. Peut également être employé à la place de Sire/Dame + nom de famille lorsque les interlocuteurs consentent à plus de familiarité.

ᚕ Les institutions : Le Juge Suprême, votre Honneur : ne sont employés que lors des procès de la Cour Suprême de Justice, pour annoncer le Juge Suprême puis s’adresser à lui. Les autres fonctionnaires de justice sont tous appelés Messire ou Madame, sans mention obligatoire de leur nom de famille.

Les grades militaires : sous l’autorité de chaque baron comme sous celle de la personne royale sont actifs (par ordre décroissant de la hiérarchie) : les généraux (armée royale uniquement), les commandants, les capitaines, les lieutenants, et le gros des troupes dont la dénomination est souvent propre à la région : soldats pour l’armée royale, guerriers dans la baronnie Ravran, Cavaliers/Cavalières parmi les Cavaliers Verts, etc. Les officiers sont presque exclusivement issus de la noblesse, si bien qu’usuellement on les nomme selon leur titre et non selon leur fonction militaire. Toutefois, entre militaires et pendant une opération militaire, on se salue selon le grade occupé (grade + nom). Les barons et la personne royale, qui commandent suprêmement leur armée, s’adressent à leurs officiers par leur grade, et ceux-ci s’adressent à eux par les formules cités ci-haut.
Le pronom « mon/ma » avant le grade n’est réservé qu’aux membres inférieurs de l’armée supervisée par cet officier.

ᚕ Le clergé : Sa Sainteté, votre Sainteté : s’emploie pour désigner le Grand Inquisiteur, plus haut représentant de l’Ordre des Inquisiteurs. En théorie, il n’appartient pas à la chaîne hiérarchique de la noblesse, malgré un statut parfois jugé équivalent à un roi dans le domaine religieux. Il doit être considéré comme inférieur à la personne royale, mais la dissociation entre la noblesse et le clergé rend parfois floue cette graduation. Historiquement, les Grands Inquisiteurs ont toujours été très hautement révérés et on est habitué à ce que la personne royale emploie comme tout le monde ce titre, alors qu’elle n’en a pas l’obligation et pourrait seulement employer « Grand Inquisiteur (+ nom) ».

Son Éminence, votre Éminence : est employé pour les Hauts-Inquisiteurs, subordonnés directs du Grand Inquisiteur et porte-voix de celui-ci. Bien que toujours utilisé systématiquement pour annoncer ces personnes, ce titre se fait rare dans les conversations, à mesure que l’Ordre perd de son influence et que les nobles reprennent l’habitude de considérer que le clergé est dissocié de leur hiérarchie (ils utilisent donc généralement « Haut-Inquisiteur + nom »). « Votre Éminence » devient donc de plus en plus une marque de respect presque obséquieuse, utilisée naturellement par les membres inférieurs de l’Ordre et leurs fidèles mais totalement dispensable pour les autres. Les Hauts-Inquisiteurs tendent tout de même à désirer qu’on continue à les appeler ainsi quel que soit le rang de l’interlocuteur, comme une ultime sauvegarde de leur gloire en déclin.

L’inquisiteur, le (grand) prêtre, la (grande) prêtresse (+ nom) : façon usuelle d’annoncer un membre du clergé des deux religions de Balaïa. On les appellera généralement Sire/Dame + nom ensuite, bien qu’ils ne fassent toujours pas partie de la noblesse.

ᚕ Autres cas : Appeler quelqu’un par son simple prénom, parmi la noblesse, est considéré comme une grande familiarité. Cela se fait très naturellement dans le cadre familial ou amical, mais ne se rencontre que peu, et jamais en public, où cela peut vite paraître impudique ou carrément insultant suivant la situation. En effet, l’usage du prénom seul ou du nom de famille seul est normalement réservé à la roture.


▲ Les gestes
La gestuelle est également codifiée en fonction de son rang et de celui de la personne à qui les gestes sont adressés.

Dans la sphère religieuse et avec la personne royale, les gestes ont toujours une fonction symbolique.

Il faut distinguer, à nouveau, la noblesse du clergé : universellement, on s’inclinera modestement devant un membre du clergé pour le saluer, plus profondément devant un très haut représentant ou parce qu’on est très pieux. On a coutume de considérer les religieux, quelle que soit leur obédience, comme des personnes en lien avec le sacré et que les laïcs ne doivent donc pas toucher de leur propre initiative. Toutefois, il existe quelques exceptions.

ᚕ S’agenouiller, baiser la main ou un anneau: c’est un élément constitutif du protocole cérémoniel, qui a donc cours uniquement lors d’événements particuliers. Il arrive que les personnes demandant une audience avec le Grand Inquisiteur soient amenées à le faire, suivant la nature de leur visite, bien qu’en général on doive simplement s’incliner devant lui et ne pas relever la tête tant qu’il n’a pas salué verbalement à son tour.
Ces mêmes gestes font partie du protocole cérémoniel laïc devant la personne royale, mais ne sont utilisés que lors d’événements publics importants comme le Jour du Serment.


ᚕ Apposer une main sur le crâne : prérogative de ceux qui sont nantis du pouvoir de bénir autrui, par l’autorité divine ou par l’autorité du pouvoir monarchique. Ces personnes (membres du clergé ou personne royale) ne se servent normalement de ce geste que pour cela, bien qu’il s’agisse aussi parfois d’un geste d’apaisement pour qui s’est agenouillé en repentir ou pour formuler une demande, afin d’indiquer que l’on est disposé à entendre et à se montrer bienveillant(e).

ᚕ Joindre les mains : ce geste, utilisé principalement dans le Culte des Douze, est relativement rare et ne se fait jamais à l’initiative d’un laïc. Il est considéré comme assez intime et a donc une force symbolique importante. Il s’agit, ce faisant, d’imprimer plus fortement un vœu, une bénédiction ou une recommandation à un dieu ou aux dieux. Il est généralement accompagné de mots bien choisis.
C’est aussi le geste que font les époux pendant qu’ils prononcent leurs vœux et que le prêtre ou la prêtresse (suivant la religion) bénit leur union.

Dans la sphère purement laïque, les choses sont à la fois plus simple et plus graduées.

ᚕ S’incliner : c’est la norme pour saluer en arrivant et en prenant congé. L’ampleur du geste est définie par le rapport entre les rangs.
Toute personne inférieure à la personne royale, soit tout le monde sauf les membres de sa lignée directe, se doit de s’incliner jusqu’à ne plus pouvoir la regarder naturellement. Les femmes y ont coutume d’y préférer une révérence les yeux baissés, afin de ne pas trop exposer leurs atouts. Si c’est le premier salut, il faut attendre que la personne royale salue verbalement en retour pour se redresser. Si c’est un salut pour prendre congé, on peut se redresser et partir sans attendre.

Un noble peut se contenter d’un simple signe de tête envers quelqu’un d’un rang moins prestigieux que lui. Les nobles n’ont pas l’obligation d’un geste envers les roturiers. La personne royale n’est obligée d’aucun geste envers qui que ce soit d’inférieur à elle.

Les nobles de statut égal se saluent en s’inclinant respectueusement mais sans trop en faire, et n’ont pas à se quitter des yeux ou à attendre poliment que l’un des deux parle (ce serait bien peu pratique…). Il peut être bienvenu de faire un effort supplémentaire, en s’inclinant davantage ou en baissant les yeux par exemple, si l’on a une bonne raison de le faire, comme présenter ses félicitations ou exprimer un bon sentiment. Mais dans le jeu des apparences, il faut être prudent : un surplus de politesse peut s’apparenter à de l’hypocrisie, ou paraître ridicule.

Dans le cadre militaire, on se contente de hocher la tête pour saluer un égal. Un supérieur ne fera pas de geste pour saluer un subordonné. Quant aux subordonnés, la plupart du temps ils se tiennent simplement bien droits mais sans regard franc devant les gradés (de leur armée comme des autres, par respect pour la fonction), mais dans l’exercice de la fonction, des saluts différents sont utilisés dans les différentes armées. Ces saluts sont, d’ailleurs, un élément d’identification supplémentaire : ils ne sont pas enseignés ailleurs et si on peut les reproduire, prétendre faire partie d’un corps auquel on n’appartient pas est condamnable. Notons toutefois que certains corps d’armée, trouvant le principe de salut superflu ou trop formel, s’en passent.

ᚕ Le baisemain : toujours à l’initiative d’un homme, car les femmes qui tendent la main les premières passent pour imbues d’elles-mêmes. La règle d’or est de ne jamais toucher des lèvres la main vers laquelle on se penche, sans quoi ce geste devient très impudique et synonyme de désir. Bien qu’il soit de plus en plus en vogue pour exprimer son admiration dans la haute société, spécialement à Korina, c’est un geste qui appartient initialement au registre courtois, et conserve donc une dimension romantique. Parce qu’il est pour beaucoup de demoiselles un symbole lié à leur potentiel nubile, les jeunes gens ont tendance à l’employer un peu légèrement, se sentant comme obligés de flatter la beauté de toutes celles qu’ils rencontrent pour la première fois, au risque de paraître grossiers ou méchants dans le cas contraire.

ᚕ Les baisers : à réserver strictement à l’intimité, quelle que soit leur nature et l’intention qu’ils véhiculent. Même lorsqu’il s’agit de son enfant, toucher des lèvres une autre personne est un geste très intime qui ne se fait pas en public, même lors des mariages (surtout les mariages de haut rang).

ᚕ Joindre ses mains : en raison de sa résonance avec le même geste effectué dans un cadre religieux, il est vu parmi les laïcs comme un peu intrusif, il perce la barrière des respects d’usage, et est à réserver à l’expression de la sympathie ou de la compassion. Car, s’il est produit dans une intention romantique, il est qualifié d’impudique (voire d’insultant si l’une des deux personnes n’est pas au diapason de celle qui initie le geste).

Globalement, les contacts physiques en public sont un signe de grande familiarité entre deux personnes, et leur utilisation trop fréquente revient dans la société mondaine à s’exhiber.
Conséquence de l’infusion de la morale inquisitoriale dans les us modernes, certains sont même partisans de l’abstention totale de contacts, même avec les membres de leur famille, dans le public voire jusque dans le privé.
De même, on évite normalement de trop exposer ses humeurs ou ses réactions à vif : rire à gorge déployée ou s’exclamer bruyamment sont symptomatiques d’un tempérament qu’on ne sait pas contrôler, et sont donc mal vus en général, même si cette tendance à la retenue n’est pas aussi scrupuleusement observée partout dans le royaume.
© Grey WIND.
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