Sur le dos du monstre, le Capitaine des lanciers de Viniel dut faire exercice de la force certaine qui avait dans les jambes afin de maintenir son hasardeuse position autour de l'encolure du tigre géant, alors que plus bas, la fière Rhéïa s'élançait à son tour. Puisque juché sur le monstre en un rodéo des plus acrobatiques, Ren ne put être témoin de l'action de la guerrière qui trancha le cuir ventral de la bête avec une puissance et une précision mortelle. A nouveau, le monstre se cambra et son feulement fut différent des précédents alors grondants de colère : ce dernier rugissement semblait empreint cette fois de douleur, et Ren prit ceci comme le signe que l'attaque de sa comparse avait été un succès. Il fallait abandonner le navire, s'il ne voulait pas se retrouver aplati comme une Galette à la Pointoise sous le smilodon qui commençait déjà à sombrer !
Le lancier sauta (cette fois avec moins de brio que sa précédente envolée) au sol et roula à terre avant de se redresser. Il ne put retenir un rire franc et sans doute provoqué par l'émotion intense lorsqu'il vit la fière Rhéïa se relever avec sa jolie gueule maculée d'un sang épais et noirâtre. Gardant un sourire victorieux, il n'en oublia cependant pas la raison pour laquelle il avait entraîné la guerrière à l'assaut du monstre plutôt que de se concentrer sur d'autres dangers : Il tourna la tête vers les deux malheureux au fond de la galerie et leur lâcha un "Hé-là ! Vous deux ! Par ici, vite !" alors qu'il désignait, d'un signe de tête, le petit groupe formé par la shaman, ses deux recrues, et- Tiens tiens. Une substitution semblait avoir eu lieu, et Aife avait fait place à une tout autre jeune fille.
Luttant FÉROCEMENT contre sa dévastatrice tendance à la politesse galante et au badinage, il n'eut pour la nouvelle venue qu'une rapide révérence et un sourire charmant, bien que l'envie d'un baise-main et d'un compliment à son attention soient très impérieuses. Il aurait bien le temps de se laisser aller au charme et à la séduction lorsqu'ils auraient réglé l'autre problème qui avait attiré l'attention de Rhéïa un peu plus tôt.
Il accouru aux côtés de la glorieuse guerrière. Puisqu'il avait eu tout le loisir de chapeauter la périlleuse mise à mort du smilodon, il fallait maintenant laisser le commandement à celle qui avait décelé une menace plus importante quelques instants auparavent.
"Et maintenant, vers où ??" Demanda-t-il à la demoiselle, arme brandie, plus prêt que jamais.
Le smilodon exhale son dernier souffle, son corps retombant lourdement sur le sol de la grotte. Vous avez vaincu la bête et certainement sauvés 2 vies humaines. La mage, à peine essoufflée répond au lancier d'un ton égal : <<- On devrait attendre ces gens qui s'avancent derrière nous >> Ces 2 personnes sont les compagnons d'Ora : Vuk et Mjöln, de fiers guerriers ouestriens qui voient d'un mauvais œil la présence de balaïens sur leur terre. Ora prend votre défense et dit qu'elle a fait le serment de vous montrer la sortie. Vuk, le meneur du groupe s'exclama dans le langage guttural des ouestriens : << - La dernière fois qu'ils sont venus, ils ont essayé de nous détruire. On ne peut pas leur faire confiance ! Seule la chamane peut décider de leur sort. >>
Un silence pesant s'empare alors de la troupe lorsque les propos tenus vous sont traduits avec plus ou moins de fidélité. Décidez-vous ou non d'expliquer la raison de votre présence aux ouestriens ? La cité de Parve est un élément clé de leur culture : elle inspire autant qu'elle est crainte et méconnue.
En attendant, la troupe se remet en route à une vitesse plutôt lente, Ora et Archerontoras sont soutenus par les valides. L'air frais se fait bientôt sentir sur votre visage et le soleil brûle vos yeux, habitués à la pénombre de la grotte. La marche perdure alors pendant quelques jours supplémentaires lorsque les lueurs d'un campement se révèlent à vous.
Le trio vous guide jusqu'à une tente sombre d'où une épaisse fumée s'en échappe. Ils s'inclinent devant leur chamane sans oser croiser son regard avant de vous laisser seul face à votre destin. Une femme élancée dont le visage est peint de symboles mystiques se dresse face à vous, gardant le silence. Elle semble vous jauger, attendre quelque chose de vous. Elle mime alors le geste de parler.
RÈGLES
• Ce tour est particulier puisqu'il contient une ellipse temporelle : la sortie de la grotte prendra quelques jours et vous arrivez directement à la rencontre avec la chamane. Toutefois, vous pouvez accorder un petit passage à la vie commune avec les ouestriens car ils pourront augmenter votre chance de vous en sortir dans un bon état !
• Objectif La poursuite de votre quête dépend de votre rencontre avec la chamane : elle peut décider de vous aider ou de vous mettre des bâtons dans les roues. Pour cela, il faudra user de vos connaissances et de vos relations avec les ouestriens. Vous pouvez décider de vous exprimer chacun votre tour ou de vous concerter pour apporter une réponse malgré la barrière de la langue et de la culture.
• Le MJ postera un nouveau tour dès que vous aurez déterminé la marche à suivre et que vous l'aurez appliqué. Vous saurez alors la décision de la chamane.
• L'utilisation des dés n'est pas obligatoire pour ce tour.
• Comme d'habitude, on vous encourage à ne pas faire plus de 500 mots et ce tour n'a pas de date limite pour le moment.
La sortie n'a pas été simple, ainsi que le combat qui opposait Le lancier et la guerrière mais finalement, tout le monde est indemne et les deux autres voyageurs sauvés. Le groupe se dirige vers la sortie puis, après de longs jours de marche, vers un campement ouestrien. Ciryial ne sait pas vraiment où donner de la tête. Ce n'est pas vraiment ce pourquoi elle a digné tout cela. Se retrouver en Terres Ouestriennes ? Avec simplement un lancier et une guerrière ? C'est peu pour assurer sa protection. Mais elle ne fait pas la difficile et se plie aux volontés de la majorité, qui est donc de suivre les Ouestriens. Après trois longs jours de marche, un campement apparaît dans le champ de vision et Ciryial semble rassurée de pouvoir faire enfin une pause. Elle se demande comment ils vont pouvoir rentrer en Balaïa, rien de tout cela est rassurant.
Ciryial se rapproche de ses compagnons d'infortune afin de savoir quelle stratégie adopter. Bien que la mage ait appris les techniques de combats, elle a besoin de repos et de se nourrir. Elle n'a pas la force de combattre, tout comme ses compagnons de route. Mais le peuple sauvage en a décidé autrement et ils les amènent devant leur chamane. Ciryial ne connait pas plus que ça les Ouestriens, mais elle sait à quel point les chamanes sont respectés et craint. Elle se demande alors à quelle sauce ils vont être mangé... Est-ce qu'il faut essayer de négocier ? Essayer de fuir ? Elle porte alors son regard sur ses autres compagnons, les interrogeant du regard afin d'essayer de capter leur pensée.
▲ MESSAGES : 117 ▲ POINTS D'INFLUENCE : 104 ▲ ÂGE : 33 hivers qui couturent la peau blanche de milles cicatrices ▲ RACE : humaine. Sa mortalité est pourtant sa force ▲ STATUT SOCIAL : le mariage l'a propulsé au plus haut de l'échelle sociale chez les ouestriens ▲ LIEU : les vastes contrées de l'Ouest mais elle s'aventure de plus en plus souvent de l'autre côté de la montagne ▲ METIER OU OCCUPATION : guerrière. Elle chasse pour les siens. ▲ ALLEGEANCE : Les Ouestriens ▲ AVATAR & CREDITS : Katheryn Winnick (aslaug) ▲ MULTICOMPTES : l'elfette au tempéramment de feu
Des événements étranges ont poussé le Clan de l'Ours à s'approcher de l'énigmatique Parve. Elle est la seule cité de pierre des ouestriens et a été abandonnée soudainement, sans un bruit dans l'histoire orale du peuple. Elle se dresse là, fière et porteuse de l'histoire des Sorceyrs : déités qui ont failli assurer la victoire aux ouestriens. Ainsi, Sonja avait tenu à s'y rendre avec la chamane de leur clan. Une appréhension certaine lui vrillait l'estomac mais il valait mieux ça que Sirendor et la chamane réunit sur le même site. La vision de Sirendor comme étendard des ouestriens suffit amplement à nourrir ses ambitions : la promesse d'une magie ancienne à son service n'en serait que plus délectable.
Le chemin jusqu'à l'antique cité est long mais le peuple natif connaît des chemins détournés comme le raccourci à travers la passe de Luisance. Un ensemble de galeries tortueuses creusés dans le flanc de la montagne par la main des Esprits mais les pisteurs savent s'y repérer. C'est pourquoi, ils sont partis quelques jours plutôt pour ménager un chemin aux ouestriens. Toutefois, aucun des signaux de sureté ne parvinrent aux guerriers restés au campement. Cette absence était de mauvaise augure jusqu'au jour où ils amenèrent des étrangers dans leur sillage. Leur physique rappelait Balaïa tout entier sauf pour un d'entre eux : une femme aux cheveux presque cendrés et dont les oreilles sont anormalement longues. Et une autre des femmes, lui rappelle une dirigeante de au-delà de la montagne. Mais son souvenir est imprécis et elle le délaisse momentanément. Elle se décide alors à les convoquer dans sa tente le soir même, à la faveur de la nuit.
Dehors, le vent se lève et des flocons de neige commencent à recouvrir la toundra. Un changement de temps soudain qui interloque la guerrière. C'est un autre signe des bizzareries qui ont lieu ce dernier temps. Elle marche alors d'un pas vif vers la tente de la chamane et y entre sans plus de cérémonie.
<< - Eylis, nous devons partir ou ... >>
Elle s'interrompt, en voyant la chamane dissimulée dans les ombres et les balaïens silencieux, se demandant à quelle sauce ils vont être mangés. Elle les comprend parfaitement car la magicienne laisse cette impression à tout le monde.
[passage en "argot" ouestrien/balaïen] << - Vous parler langue royaume ? >> demande-t-elle dans un balaïen hésitant.
A la frontière de l'ouest, un argot s'est développé entre les deux peuples pour faciliter les transactions. Ainsi, un ouestrien pouvait être compris d'un balaïen vivant près de la baronnie Ravran et pour les autres, c'est plus complexe car la langue mélange des mots ouestriens avec leurs consonnes gutturales et les mots courants du balaïen qui mélangent des voyelles pour faire des sons uniques et peu naturels.
(c) DΛNDELION
Harleen Ravran
Feuille de personnage ▲ DANS MA SACOCHE: ▲ CAPACITES: ▲ DISPONIBILITE RP: Bring it on !
▲ MESSAGES : 775 ▲ POINTS D'INFLUENCE : 375 ▲ ÂGE : 28 ans ▲ RACE : Humaine ▲ STATUT SOCIAL : Baronne de Blackthorne, au sud-ouest de Balaïa ▲ LIEU : Principalement à Blackthorne, siège de la baronnie, mais on peut la trouver un peu partout (chasses, patrouilles, visites officielles...) ▲ METIER OU OCCUPATION : Régner sur un fief, c'est déjà pas mal ! ▲ ALLEGEANCE : Le Culte des Douze ▲ AVATAR & CREDITS : Avatar : Olga Kurylenko, par Mina-Ligeia. Sign : code Ms.Palmer, gifs tumblr, texte "The Waves Have Come" (Chelsea Wolfe). Thème : Anilah ft. Einar Selvik, "Warrior" / Osi & The Jupiter, Uthuling Hyl.
[Mon post est long comme pour un RP normal, désolée, c'est l'effet de reprise après une longue pause. Si c'est trop embêtant, dites moi, je le referai.]
Rheia n’apprécia pas du tout d’être remerciée d’avoir sauvé leurs vies par la méfiance et le rejet des deux ouestriens. La jeune apprentie chamane semblait d’ailleurs gênée : s’en voulait-elle de s’être montrée commode envers des balaïens ? La guerrière eut un reniflement mauvais et un regard chargé de sous-entendus vers Ren : voilà pourquoi ils avaient risqué leur peau. L’honneur d’un lancier et une bonne tartine de xénophobie.
Correctement remontée, elle préféra mettre les choses au clair immédiatement, en s’adressant directement aux deux rescapés dans le dialecte mixte adopté sur les marchés de Blackthorne, où se multipliaient les échanges pacifiques entre l’un et l’autre peuple, et où la baronne de l’endroit avait appris à mesurer la valeur des services et des échanges équivalents pour les tribus de l’ouest, autant que la nécessité de se montrer pragmatique et ferme.
« Nous avons tué le fauve et sauvé vos fesses. Autrement, vous seriez encore là-bas, à le regarder manger en attendant votre tour. Nous avons aussi aidé Ora, nous l’avons bien traitée. Maintenant, c’est vous qui allez nous aider à rester en vie. »
Là-dessus, elle interrogea les trois ouestriens du regard. Quelques temps plus tard, tous émergeaient à la surface du côté ouest des pics enneigés. À partir de là, Rheia, Ren et ses deux recrues, la mystérieuse mage (à qui elle oublia presque de poser des questions tant elle était focaliser sur l’accomplissement du trajet sans qu’il y ait de décès), et le vieil Acherontas étaient à la merci du bon vouloir des trois ouestriens. Parmi eux, Ora aurait un poids décisif : parce qu’elle était une apprentie chamane et qu’elle était sévèrement blessée, elle semblait imposer aux deux autres la direction du campement le plus proche malgré leurs mines contrariées. Sans doute Vuk et Mjöln ne pouvaient-ils pas se permettre de renoncer à sa protection. Pour cette raison, Rheia passa pratiquement tout le trajet à discuter avec la jeune fille, et l’aurait soutenue pour marcher si la fière Mjöln ne s’était montrée si possessive à son égard. L’ouestrienne paraissait exécrer l’idée qu’une balaïenne lui vole son rôle, et refusait vertement toute aide quitte à se trouver elle-même incommodée par les difficultés engendrées par le poids d’Ora et les inégalités du terrain. Il ne tenait qu’au caractère buté de l’apprentie chamane que les balaïens pussent converser avec elle, mais Rheia se faisait une joie d’en profiter.
De quelle tribu venaient-ils ? Où se trouvait leur camp ? Qui étaient en charge ? Comment s’appelait leur chamane et comment se comporter vis-à-vis d’elle ? La guerrière cherchait à obtenir autant de renseignements qu’elle le pouvait, mais Ora conservait tout de même une certaine réserve qui fit songer à Rheia qu’elle était loin d’être naïve ou idiote. Elle et ses acolytes étaient redevables à l’équipée mais il n’y avait pas d’alliance entre eux. Balaïens et ouestriens n’étaient pas amis, et Rheia sentait même une pointe d’orgueil dans ce qui se rapportait à cette opposition, comme si Ora était persuadée que le vent tournerait un jour prochain. La guerrière de Blackthorne apprit tout de même que Eylis était le nom de la chamane du camp. Elle n’en avait jamais entendu parler, leur tribu ne devait pas faire partie de celles qui vivaient habituellement au plus près de la frontière, aussi peut-être s’était-elle installée non loin assez récemment. Ora avait d’ailleurs dit dans les grottes que sa tribu s’était rabattue plus près des Cités Collégiales en raison de troubles mystiques inexpliqués, plus loin à l’ouest. Peut-être qu’ils pourraient interroger Eylis à ce sujet ; en tout cas, même si Ora et les siens congédiait le cortège des Cités à l’entrée de leur camp, Rheia ferait en sorte de monnayer leur introduction auprès de la chamane. Si son père, qui connaissait bien les ouestriens, lui avait appris une chose, c’est qu’il suffisait d’un mot d’une chamane pour que toute une tribu œuvre selon sa volonté. C’était à elle qu’il faudrait plaire.
Au bout de jours entiers de marche dans la neige, les vents glacés tourbillonnants et un brouillard de plus en plus opaque, les premières tentes se dessinèrent au-devant des neuf voyageurs. Rheia souffla de soulagement : au moins n’avaient-ils pas eu à déplorer d’autre attaque de smilodon géant, juste quelques loups aussi affamés qu’eux et qui avaient fini sur la broche. Elle s’était même étonnée de la raréfaction de la faune, mais, bien trop occupée par leur progression, elle avait laissé aux mages le soin de s’interroger sur les raisons de cet exode apparent.
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Leur entrée dans le campement ne se fit pas sans heurts. Ora dut expliquer à ceux qui se présentaient au retour des pisteurs pourquoi six balaïens se trouvaient là, dont trois armés, et tous jouissant librement de leurs mouvements. Une femme blonde se détacha parmi la petite foule massée près des arrivants. Certains lui lançaient des regards comme s’ils attendaient qu’elle dise quelque chose, mais Rheia n’eut pas le loisir de se focaliser sur elle pour en apprendre davantage sur son influence, car autour d’elle le ton montait. Finalement, des hommes en armes fendirent le petit attroupement encerclant les balaïens et aboyèrent quelques mots apparemment suffisants pour couper court à tout débat. D’un coup d’oeil appuyé, Rheia fit comprendre à Ren, s’il en était besoin, que l’heure était à la docilité. Elle tourna le même regard vers les deux mages en espérant qu’Acherontas mettrait sa bougonnerie de côté, et que la petite nouvelle se montrerait également raisonnable. Après quoi le groupe fit la désagréable expérience de l’accueil auquel il fallait pourtant s’attendre : on leur lia les poignets et les genoux, de sorte qu’ils pouvaient tout juste marcher à petits pas, et on les mena d’abord sous une sorte d’abri où des sacs étaient entreposés, et on les somma de ne pas bouger. Un peu plus tard, ils furent conduits vers une tente à l’allure plus confortable que les autres, plus décorée aussi – des décorations étranges que la fille des montagnes n’avait jamais encore vues. Quelque part dans l’ensemble elle crut repérer un symbole et sa mémoire le lia à la notion d’Esprit, mais elle n’eut pas le temps de cogiter davantage : ils entraient pour faire face à une grande femme, plutôt maigre, aux traits fins et très caractéristiques des lignées ouestriennes qui ne se sont jamais liées au sang de l’est.
À ses atours Rheia pensa d’abord qu’elle était peut-être chef du clan, mais à voir tout le chaos de bibelots et autres objets gravés ou peints dont elle ne pouvait que supposer l’usage, elle se remémora le symbole dessiné à l’extérieur de la tente. Cette femme était probablement la chamane. La guerrière sentit ses tripes se serrer.
On les fit agenouiller de force devant sa haute figure, qui les jaugea durant un instant qui parut interminable à Rheia. Quelque chose chez cette femme lui faisait courir des frissons désagréables dans le dos, chaque fois que ses petits yeux sombres la reluquaient. Le décor qui l’auréolait souverainement, tel un firmament de glyphes, d’amulettes et d’artefacts mystiques, mettait la Ravran suprêmement mal à l’aise. Et dans ces prunelles qui pesaient sur elle, elle voyait que la chamane sentait son trouble, s’imaginait qu’elle y puisait une force que la guerrière refusait pourtant de lui céder.
Enfin, elle leur fit signe qu’ils pouvaient s’exprimer. Rheia hasarda un regard vers les autres : ils semblaient tous au moins autant intimidés qu’elle, sinon plus. En tout cas, chacun était plongé dans l’inconfort et l’expectative, ne sachant trop quoi faire, quoi dire, comment amadouer l’autorité manifeste. Déglutissant pour apaiser la gêne dans sa gorge sèche, Rheia s’apprêtait à parler quand les peaux qui couvraient l’entrée de la tente claquèrent en se froissant sur le passage de quelqu’un. C’était la femme blonde que Rheia avait vue près de l’entrée un peu plus tôt. Elle commença à parler d’un ton pressant mais s’interrompit aussitôt en considérant les prisonniers. Visiblement, elle n’avait pas été informée que la chamane les verrait à ce moment-là. Les toisant depuis l’entrée du cercle, elle s’adressa à eux en patoisant dans cette langue mixte que Rheia avait employée avec les deux cerbères d’Ora. Elle semblait même vouloir simplifier sa compréhension au groupe, ce qui indiquait qu’elle savait que tous les balaïens ne pratiquaient pas ce dialecte, mais une langue commune différente. Un élément dont tous les ouestriens n’avaient pas nécessairement connaissance. Intriguée, Rheia se demanda à nouveau qui était cette femme, manifestement à part des autres habitants du camp, et quelle était sa fonction parmi eux.
« Je parle la langue de la frontière », répondit-elle.
Elle prit un instant pour s’informer de l’attitude de chacun, glissant un regard qui se voulait confiant vers ses comparses, avant de reprendre.
« Nous ne sommes pas venus en ennemis. Nous avons un marché avec des magiciens d’entre les montagnes et la grande mer du nord. Nous ne faisons que passer et ne voulons pas nous mêler des affaires de votre peuple. »
C’est à cet instant qu’Acherontas, n’écoutant que son égocentrisme, grincha à cause de ses vieilles articulations malmenées et ronchonna après Rheia, lui coupant la parole.
« Oh, hé, ça va bien les courbettes, dites-leur que nous voulons rallier Parve et finissons-en ! »
La guerrière serra les dents et ferma les yeux une bonne seconde, consternée. Elle savait (et Acherontas également) que Parve était un sujet à ne surtout pas aborder légèrement sur ces terres. Ce qu’il ignorait (ou faisait semblant d’ignorer par pur esprit de contradiction), c’était que ce nom se prononçait exactement de la même manière dans le dialecte frontalier. Sans avoir laissé leur chance aux pourparlers introductifs, il venait donc de mettre les deux pieds dans le plat devant la chamane et devant une autre femme a priori importante du clan.
Deux peuples que tout oppose et pourtant attirés par la flamme de la magie qui s'éveille. Une magie rationalisée chez les balaïens à l'aide de Collèges et d'enseignants tandis que l'Ouest a entremêlé profondément les fils de cette puissance avec la religion. Les paroles de la guerrière balaïenne font sens chez la dirigeante du clan de l'Ours. Elle s'apprête à lui répondre lorsque le vieil homme jusque là resté silencieux fait grincer ses os et évoque Parve. La chamane plisse alors les sourcils tandis que le corps de la guerrière de l'Ouest se tend comme un arc. L'antique cité, trésor d'architecture et de magie intéresse donc les étrangers. << - Parve ? En quoi ces ruines sont-elles intéressantes pour les gens de la frontière ? >> s'exclame-t-elle dans le dialecte patoisé par la guerrière et elle.
La chamane grogna alors de sa voix profonde dans son dialecte natal : << - La même chose que nous Sonja. Ils ont senti la magie qui émane de notre antique cité. Ils veulent savoir ce qui s'y trame. >> << - J'irai avec eux, chamane. Je préfère ne pas risquer la vie de mon peuple s'il y a une autre solution. >> _____________________________________________
L'antique cité de pierre était visible depuis leur point d'observation, une butte recouverte de hautes herbes jaunies, lorsque le temps se gâta. Le ciel clair devint lourd de neige et le vent forcit. La neige ne tarda pas à se transformer en glace coupante. La visibilité était réduite. La guerrière lança des cordages au groupe pour s'assurer de ne pas les perdre et se cacha près d'un rocher assez grand pour les abriter tous. Toutefois la tempête de glace fut le dernier de leurs soucis car des squelettes hantaient le coeur de la tempête. << - des arhi morta >> souffla-t-elle
Des êtres qui n'existent que dans les légendes ouestriennes qui sont racontées pour que les enfants ne sortent pas pendant une tempête. Un hurlement à glacer le sang retentit alors, signe que le fumet alléchant des humains avait atteint les squelettiques narines des morts-vivants. < - Courez sans vous arrêter >> hurla-t-elle au groupe. Elle attrapa le vieux mage par le col et le hissa sur ses épaules avant de s'élancer pour montrer l'exemple. Mjoln restait près de sa chef, l'épée au poing pour frapper les inconscients cadavres qui approcheront l'étrange duo même si seule la décapitation peut mettre fin à ce simulacre de vie.
_____________________________________________ La cité de pierre semble figée dans un profond sommeil et on aimerait croire que ses habitants vont surgir d'un coup des maisons. Le groupe hétéroclite s'enfonce alors de plus en plus dans la cité sous la houlette d'un Acherontas qui sautille de pavé en pavé, toute sa fatigue oubliée. Vulk le pousse en-dehors d'un vicieux trou et grommelle contre l'exaspérant mage. Chacun des accompagnants met du sien pour éviter qu'il ne se tue bêtement. Et dire qu'il y a encore le voyage du retour à faire ... Des frissons s'emparent des deux mages lorsqu'ils s'approchent du mausolée de Parve. Sur le tombeau ouvert, repose une étrange créature fait d'os et de plume. L'étrange créature a ses longues ailes étirées sur la pierre noire. Son corps semble huileux et n'est qu'un ensemble osseux recouvert d'une peau parchemineuse. Les omoplates font saillie sur la peau étrangement tendue. Le cri de la créature est douloureux à vos oreilles et vous vous mettez immédiatement en garde. Elle sera difficile à combattre mais la présence de guerriers valeureux et de mages chevronnés suffira peut-être à renverser le cours de la situation ...
Indications
• Malgré l'intervention d'Acherontas, les ouestriens acceptent de vous rendre votre liberté et de vous guider vers Parve. La chef du clan de l'ours (Sonja) et les éclaireurs Mjöln et Vulk se joignent à vous pour le reste de l'expédition.
• A l'approche de Parve, les aventuriers sont pris dans une tempête de glace qui abritent d'étranges créatures : les arhi morta aussi surnommées goules dans le folklore balaïen. Ils décident donc de fuir vers Parve.
• D'après les dés, vous avez vaincu le démon et Archerontas a pu prélever diverses parties du corps pour mener des expérimentations peu ragoûtante. Vous avez désormais la preuve qu'une sombre magie s'éveille car les démons sont des êtres rares sur le continent car la magie est leur équivalent à eux de l'oxygène.
Récompenses
• Vous gagnez 25 PI chacun pour avoir effectué la moitié de la quête. • Vous gagnez 25 PI bonus pour avoir gardé Acherontas en vie, pour avoir tué le démon et pour n'avoir versé le sang d'aucun ouestrien. • Une amulette de protection contre la possession est offert par le mage en échange du coeur du démon. • Vous pouvez également choisir une des récompenses suivantes : un torque en argent avec un ours et un loup ouvragé (laisser-passer ouestrien) - une potion à la composition inconnue qui se colore en rouge lorsqu'on la verse sur une boisson, une lame ou de la nourriture comportant du poison - un bâton de marche qui se transforme en bâton de combat sous la pression d'un bouton dans le manche
• Le staff te remercie grandement de ta participation N'hésite pas à poster dans ce sujet pour nous dire si tu as aimé ou pas et pour réclamer tes récompenses libres !